My loneliness needs loveliness

Songe interminable

J’ai voulu faire une sieste vers 10h du matin. Le petit blanc n’arrêtait pas de ronronner. Tout habillé sous la couette, j’avais baissé le chauffage et la température à chuté. J’espérai dormir une heure ou deux. Je suis aussitôt rentré dans une succession interminable de songes. Plus moyen de me lever, à chaque fois que j’ouvrais les yeux je voulais y retourner aussitôt. J’ai fini par me lever à 10h du soir. Il faisait 14 degrés dans la maison. J’ai aussitôt remonté le chauffage.

Après chaque réveil je me remémorais autant que possible le rêve que j’avais eu et cela finissait par m’engouffrer à nouveau toujours dans le même rêve.

C’est la guerre, nous devons nous expatrier en Angleterre pour ne pas nous laisser asservir par les envahisseur. Avec mon cousin et quelques membres de ma famille, on s’organise un départ en train. Mais le jour du départ, pour d’obscures raisons je rate le train, et je me retrouve seul chez moi. Un soldat ennemi armée d’une mitraillette met le feu à mes plantations dans mon jardin. Je ne proteste pas, je le laisse faire et me tiens discret. Par chance je parviens à organiser un autre convoi avec des enfants pour partir en Angleterre avant qu’il ne soit définitivement trop tard. Tout semblait se dérouler à merveille, mais hélas, à la dernière minute, pour des raisons qui m’échappent, je rate le convoi et les enfants partent sans moi. Je me retrouve seul parmi les derniers résistants de France.

Un peu plus tard, je parviens à me cacher dans un studio vétuste, avec deux enfants, manifestement mon filleul de 10 ans et un autre dont j’ignore l’identité. Je vis avec eux quelques temps. Les aide dans leurs études comme je peux.

Manifestement quelques jours plus tard encore, dans un studio relativement similaire, je suis hébergé par une jeune femme. Dans son studio humide et froid, nous n’avons quasiment rien à manger. On se cache sous la couette pour se réchauffer et la jeune femme commence à me séduire, viennent ses caresses et ses baisers, elle est amusée mais un peu vexée de voir que je ne réagi pas. Elle ne tente plus. Par la suite elle me montre ses réserves de nourriture, quelques bretzel dans un saladier, nous ne pouvons en manger qu’un seul par repas.

Bien plus tard, sans doute quelques mois, la situation a évoluée, la demoiselle et moi avons été réquisitionnés par un général de l’armée ennemi et sa femme. Nous vivons dans leur grande demeure et obéissons à leurs ordres. La femme du général semble avoir des vues sur moi et je suis contraints de répondre à ses avances pour survivre, je lui caresse la chevelure, ses cheveux sont tressés en un chignons qui lui recouvre tout le crane, je caresse ses mèches tressées qui dessinent des formes colorés ésotériques. Par la suite, la demoiselle semble m’en vouloir de m’être ainsi laissé faire par la femme du commandant. Il semble que nous restons à vivre ensemble pendant des années, déménageant à droite, à gauche, toujours pour tenter de survivre tant bien que mal sous l’occupation de l’ennemi. D’autres personnages, femmes et enfants, viennent se greffer à notre groupe.

Puis viens le jour ou je parviens à rentrer chez moi, la guerre semble s’être calmée. J’ai une montagne de travail à faire pour entretenir ma maison et je dois en même temps m’occuper d’une dizaine d’enfants. Ils sont attablés dans la salle à manger, ils jouent, étudient, moi je fais des allers-retours entre la cuisine et le jardin.

Le reste est flou est indescriptible. Ce qui m’étonne le plus dans cette succession de rêves ce sont les personnages : que des femmes et des enfants. Vers la fin ma maison est envahie par des amis, des enfants, et des femmes.

A présent que j’y repense me revient la toute dernière image du rêve qui a précédé à mon dernier réveil avant lever : je suis seul assis sur mon canapé, je roule un joint, manifestement le dernier, tout le monde est parti. Je ressent comme un désespoir fatal. Je me sent seul comme jamais.