My loneliness needs loveliness

One

J’ai l’impression d’avoir toujours eu une porte de sortie, permanente, que je me suis rendu inaccessible, volontairement ou pas. Je me crois mué en une constriction qui se voudrait insensible et résolument solitaire. Peut-être une forme de complétude dans la culture du high solitaire, quelque chose qui ne se partage pas, qui se vit dans l’effluve, dans l’apogée du trip perso. C’est que j’y avait pris goût. J’ai ressenti comme l’isolement amène progressivement à un état de délire intérieur ou l’on entrevoit la déesse absolue. Le culte du rêve et du monde intérieur, persistant, comme si sa réalité transcendait toute autre forme de bonheur perceptible. Mais j’ai aussi constaté la finalité de cet ermitage exacerbé : une aliénation, un retour à la réalité trop vif, trop violent, une perte totale de contrôle. Pourtant je me souviens de la douceur de ce que j’ai vécu à ce moment là, peut-être ai-je idéalisé ?

Il pleut une trombe incroyable, coup de tonnerre répété à l’appui, je sent ma maison comme sur un navire en dérive sur l’océan.