My loneliness needs loveliness

C'est toujours quand on s'y attend le moins

Contre toute attente elle m’a finalement donné signe de vie. Elle m’a envoyé un message sur wazami, me disant qu’elle avait vu mes vidéos sur Youtube. Vu l’impopularité totale de ma chaîne youtube, elle n’a pas pu tomber dessus par hasard, elle a forcément fait une recherche avec mon pseudo, elle l’a certainement googlé, tombant ainsi également sur mon profil wazami…

Je n’ai rien senti venir lors des deux premières lignes, mais lorsqu’elle a évoqué "mon foular te va bien" j’ai tout de suite compris que ce ne pouvait être qu’elle, et les larmes sont vites montés.

Mes vidéos l’ont émus, lui ont donné l’élan de m’envoyer un petit message mais sans possibilité de réponse, sont profil ayant été supprimé immédiatement après. Peut-être a-t-elle regretté tout de suite après, il y avait sûrement de quoi s’émouvoir, si elle a gardé quelques sentiments pour moi, de me voir et m’entendre chanter en m’adressant directement à elle combien je l’aimerai toujours, ne l’oublierai jamais, ne me remettrai jamais de notre rupture, voire aurais préféré mourir que d’être arraché à elle.

Quatorze mois plus tard et les émotions sont remontées intactes. Et forcément je recommence à cogiter, partagé entre un sentiment d’espoir et de désarroi, avec un brin d’amertume. Les larmes qui reviennent au réveil comme mes premières pensées lucides sont pour elle, ce souvenir d’avoir passés des mois d’enfer seul sans elle, dépression, perte de mon emploi, enfouir son visage pour ne pas montrer les larmes aux inconnus, pleurer du soir au matin, noicir des centaines de pages de nos souvenirs communs. Puis finalement oublier un peu, mais jamais complètement. Je m’étais convaincu que je n’aurais plus jamais aucune nouvelle d’elle, mais c’était plus pour me rassurer et m’aider à oublier car au fond de moi je me doutais bien qu’elle finirait par me donner un tout petit quelque chose, juste histoire de faire rejaillir son souvenir, m’entretenir la mémoire, que je sache bien pourquoi je vais si mal.

"ne baisse jamais les bras" - "je veillerais sur toi quoi qu’il arrive"

Si elle savait comme j’ai tout laissé tombé, comment je me laisse vivre sans plus faire le moindre effort, depuis qu’elle m’a abandonné. Et cette promesse de veiller sur moi, je ne sais comment l’interprêter. Un brin d’amertume parmis l’enchantement. Je vieillis sans toi, de façon accelérée. Lorsqu’on sera vraisemblablement en capacité de se revoir, quand tes enfants auront grandi et que tu auras sûrement divorcé, car j’ose croire que si après tant d’années les sentiments sont toujours là chez l’un comme chez l’autre c’est qu’on sera nécessairement ammené à se revoir, je m’immagine que quand on pourra se revoir il sera trop tard. Je n’ai pas la force d’esprit suffisante pour me nourrir d’un tel espoir.

C’est toujours pareil, des mois ou des années pour se soigner, et une miette suffit à tout faire remonter. Je devrais sûrement me contenter d’être heureux de savoir qu’une telle femme pense encore à moi, même si cela entrave grandement ma quête d’autoconditionnement célibataire. "non je ne suis pas fait pour vivre en couple", "je n’ai de toute façon rien à offrir qui puisse rendre heureux une femme", "c’est dans la chasteté et le renon de l’amour que je retrouverais la quiétude de mes vingt ans". C’est déjà difficile de soutenir à nouveau de telles théories après avoir été intimement convaincu du contraire, si en plus je me fais piquer régulièrement par la seule femme que j’ai vraiment aimé…

J’aurais pu ne jamais tomber sur son message, j’avais complètement zappé wazami. Petite cause, grands effets. Cette histoire ne finira jamais de toute façon, je le sais bien. Un premier amour ça ne s’oublie pas de toute façon, à plus forte raison quand 10 années de séparations ne suffisent pas à étteindre les flammes et que les deux êtres restent toujours un peu en contact, d’une manière ou d’une autre…

A dans un an ou deux… Emilie…