My loneliness needs loveliness

C'est quoi l'amour...?

Constat d’échec à nouveau. Quoique je fasse c’est forcément mauvais. Et quoi que je sois c’est forcément un échec car je suis sans elle. L’addiction aux jeux n’a pas duré très longtemps. Ces gens qui tentent de m’extraire encore et toujours de mon petit terreau fertile, ou la boue tiède et rassurante dans laquelle je m’enlise, histoire de me faire respirer à la surface, cet air suffoquant, vif de douleur et de constat d’échec récurent.

Laissez moi m’enfoncer dans la boue, laissez moi n’avoir envie de rien et me sentir bien pour ce que je suis… pas pour ce que je pourrais être.

Elle a bon dos Emilie. Je vais mal ? C’est parce que je suis sans elle. Je me sent misérable ? C’est parce que je l’ai connu et qu’aujourd’hui je suis sans elle. J’aurais forcément été mieux si je ne l’avais pas connu. Ce potentiel de bonheur perdu, de vie désaxée trop tard. "Ne lui donnez pas l’illusion d’un bonheur qu’il n’aura pas." Il n’y a pas de vertu aux privations ? N’est privé que celui qui a gouté, la frustration n’existe pas chez les ignorants.

Toute cette frustration, l’humanité qui rêve d’une vie meilleure, toujours à pointer du doigt ses malheurs. Tout ça à cause d’un phénomène hormonale, des rapports sexués qui poussent à ressentir une envie constante, donc un manque constant. On tombe amoureux sans comprendre pourquoi, on a beau être intelligent, stable, logique, diplomate, généreux, on tombe amoureux quand même et on devient quelqu’un d’autre. On croit devenir meilleur grâce à l’amour, mais tout cela n’est qu’une embuscade. La vie reprends son tribu, histoire insipide d’instinct de reproduction mêlé à une recherche de plaisir. Et on se croit amoureux, vraiment. Tandis qu’on ne fait qu’obéir aux lois de la nature pour la pérennité de l’espèce humaine, on se croit amoureux. On dirige toute son attention, tout ses efforts en l’endroit d’une seule personne, on se laisse bercer par l’illusion du bonheur partagé "Les humains sont fait pour vivre à deux", "on a tous notre âme-sœur quelqu’un part qu’on croisera au fil du chemin", et patati et patata… romance à deux balles de qui refuse de voir la vérité en face : on est seul et on le restera jusqu’à la fin de notre vie. Seul face à soi-même. En couple, en famille ou en solo, on reste seul. C’est le refus de cette acceptation, l’illusion d’un bonheur illusoire ou l’amour de deux êtres surpasse tout le reste, c’est ce refus de voir la vérité en face qui est le virus rongeant nos esprit malades jamais satisfaits. Si l’humain avait été une espèce asexuée, sans doute aurait-il pu vivre en paie avec lui-même, aurait-il pu se servir de son intelligence et de sa compassion pour apporter son amour, non pas à une seule personne, mais à tout le monde sans distinction, sans marginalisation, l’humanité n’en serait pas à cet état semi-préhistorique, ou chacun tire la couverture de son côté, "tout pour moi et rien pour les autres. Pourquoi ? Parce que je suis en manque amoureux, je suis frustré, je justifie mes décisions de déforestation, d’éradication des tribus autochtones par mon état dépressif, je suis malheureux donc j’ai besoin de compenser".

Mais il est impossible de lutter contre ses hormones, lutter contre cette destruction lente et douloureuse de son idéale. Enfant, adolescent, je parvenais sans mal à rester ami avec des personnes du sexe opposé, aujourd’hui ça n’est plus possible, et plus les années passent, plus je me vois massacrer à coup de couteau cet enfant qui est en moi, qui avait compris tout cela très tôt, qui ne voulait pas grandir. Il est facile pour un enfant de ressentir la névrose des adultes, de voire comme ils n’ont rien compris à rien, mais qu’ils tentent d’enseigner malgré tout, ce que eux-même ont oublié à force de parjure et de destitution, ce que la vie leur en a mis dans la tronche, année après année. L’amour inconditionnel est la seule et unique leçon que l’ont devrait tenter d’apprendre aux enfants, sans oublier de leur préciser qu’il leur faudra lutter contre leur propre instinct de reproduction, qui les amènera à se détester les uns les autres une fois adulte : enfant et adolescent tu connaîtra la vrai amitié, une fois adulte tu n’auras plus d’amis, tu n’auras que des concurrents.

Un jour tu ressentiras cet amour inconditionnel, cette chaleur qui vient du cœur et qui envahit ton corps, ce sentiment que chaque individu, chaque créature, toute forme de vie mérite le respect et l’amour, que nous sommes tous interconnectés et responsables les uns des autres, peut-être que tu connaitras ça un jour, d’un côté je te le souhaite car c’est ce qui fait de nous des êtres humains, mais d’un autre je te souhaite de l’ignorer et de faire comme tout le monde pour éviter de trop souffrir : ne distribue cet amour qu’à ton âme sœur, ton ou ta conjointe, fonde un foyer, protège les tiens, et hais les autres, sois un bon humain "alpha", tu seras probablement plus heureux ainsi, et tant pis si tu rends malheureux les autres… Moi je n’en ai pas été capable et c’est là tout le constat d’échec de ma vie, ce pourquoi je suis dépressif depuis l’age de 5 ans. Dès que j’ai quitté l’age d’or, la petite enfance, j’ai tout de suite compris que je serais inadapté à ce monde ou la violence du chacun pour soi prime et est enseignée dès les classes préparatoires. A qui pouvais-je faire comprendre que j’avais sincèrement pleuré pour avoir tué une fourmis délibérément, soudain pris de conscience de son état d’existence ? qui m’aurait pris au sérieux si j’avais dit que le grand couteau de la cuisine me faisait fantasmer, que je rêvais de m’embrocher les entrailles avec, que cela me semblait la meilleure chose à faire ? Déchu de l’age d’or de la petite enfance, il eût été de bon goût de m’arrêter sur cette beauté, disparaitre avant que ne viennent me ronger la torture de la culpabilité, la frustration du manque d’amour, la colère de l’impuissance. Ce sentiment fataliste, il n’y a rien à faire, je refuse de faire semblant comme les autres enfants, laissez moi seul…