My loneliness needs loveliness

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Ne le fais pas.

Ema

Salut,

Je te lis depuis que tu as commencé ce journal et jusque là, je n’ai pas oser intervenir sur ton forum.

Il faut dire aussi que je n’ai pas tout compris de tes textes, que je trouve bien mystérieux x)

Mais ton dernier écrit ... je me retrouve dans tes mots et c’est un sentiment assez étrange. Et c’est ce qui me pousse à t’écrire.
Je ne vais pas prétendre te donner des conseils, ni du courage etc… juste te dire que d’une certaine façon, je "partage" ta douleur d’Elle. Je ne connais que trop bien cette envie violente d’en finir, " confeties en l’air " comme tu l’as si joliement écrit.
Ne le fais pas.
Je ne suis pas de ceux qui pensent que la vie est un don et en fait je n’ai pas de raisons à te donner pour que tu ne le fasses pas. Pour moi, ce sont des petites choses que j’aime, comme lire, qui font que je suis encore en vie. Parce que je ne sais pas ce qui m’attend après la mort mais je doute fortement qu’il me sera possible de lire ou de faire, de voir, d’entendre ces choses que j’aime. Alors j’en profites tant que je suis en vie même si j’attend la mort aavec une certaine impatience...
Bref, ne le fais pas. Même au plus bas, même si elle te manque à t’en broyer le coeur… même si tu n’aimes pas ta vie, si tes angoisses nocturnes ne se calme pas…
Enfin voilà je sais pas si ce que j’ai voulu te dire est compréhensible, je l’espère et te souhaite un peu de répit.

Ciao x)

Seb

Merci pour ton intervention, cela m’a fait plaisir. Il est vrai qu’hier soir j’étais très mal en point. Je me sentais presque suffisamment désespéré pour le faire, je sais pas pourquoi, je cherchais à me rendre encore plus malade pour me convaincre de le faire "Kill yourself, kill yourself, do it, you’re so useless, don’t you know ? Why don’t you kill yourself..."

Mais étrangement aujourd’hui j’étais de bonne humeur, je me suis redit comme je me le dis souvent "de toute façon je ne pourrais jamais le faire, car les moments sombres sont toujours entrecoupés de moments agréables, je fini toujours par retrouver le sourire à un moment ou à un autre, quoi qu’il arrive"

Ce qui par dessus tout me pousse à en finir, c’est le sentiment d’avoir raté la chance de ma vie avec elle. D’autant que notre histoire est vieille et compliqué (un truc à la Roméo et Juliette)

Encore merci pour ton intervention, il est toujours agréable de se sentir compris et il n’est pas évident d’en parler à son entourage.

Ema.

Ravie de t’avoir fait plaisir avec si peu x)

J’ai personnellement un petit truc pour compenser mon incapacité actuelle à en finir.
J’écris ma mort.
J’en fais un récit détaillé.
Et cela me soulage un peu, parce que le fait d’écrire m’absorbe complètement, donc je ne pense plus vraiment aux raisons que j’ai de vouloir en finir.
Enfin j’y pense… mais comme matière pour mon récit.
Du coup je suis morte environs 17 fois…

Bah faut dire aussi que la nuit, on s’occupe comme on peut.

Tu as une aisance évidente à l’écriture c’est pour cela que je te dis ça et non pour te raconte ma vie.
En souhaitant qu’un jour cela puisse t’aider un peu.

Bref, contente de savoir que tu as retrouver le sourire aujourd’hui. Je te souhaite que cela dure.

Je ne me permettrais pas de te poser des questions sur elle et votre histoire, je préfère attendre et découvrir en te lisant, bien que cela m’intrigue.Curiosité malsaine.

Au plaisir de te lire encore,

Ciao x)

Il s’agit d’une méthode efficace, moi-même je me suis senti soulagé d’écrire ma mort, surtout d’avoir été lu.

Je me suis déjà tué dans plusieurs récits fantastiques, souvent en tant que martyr ou kamikaze, comme pour trouver le soulagement dans une mort "utile". D’autres récit fictifs ou je frôle la mort constamment sans jamais y sombrer complétement.

Une fois c’était elle qui me tuait juste après l’amour : une manière de fuir la réalité de la rupture "dans son infinie miséricorde, elle ne me rendrait pas ma liberté" ou encore "elle m’aimait assez pour savoir que je ne pourrais plus vivre sans elle".

J’ignore si je devrais tenter de raccrocher tout les bouts de souvenirs d’elle que j’ai griffonné un peu partout dans mon journal papier. Le but de ce journal virtuel étant de décrire mon évolution quotidienne. Peut-être dans un autre journal "flashback" ?

Ema.

Le soulagement de l’avoir écrit, je connais, mais pas celui d’être lu. Qu’est ce que cela apporte de plus ?

Au début, j’avais une certaine retenue, alors je ne faisais que frôler la mort mais cela n’a plus suffit à me soulager et j’ai alors commencé l’écriture plus sauvage de ma mort. Allant de récits sanglants à des mises en scènes fantastiques, toujours assez violent. Comme pour me punir sans vraiment savoir de quoi...
Bien sur ce que je cherche avant tout c’est de ne plus exister sans lui mais je ne peux m’empêcher de me demander pourquoi cette violence ?

Waw. Je n’ai jamais penser à ce qu’il soit mon assassin. Il a toujours un rôle mais jamais celui du tueur. Je ne sais pas si tu relis ces écrits là, si c’est le cas, je m’interroge sur ton ressentit lorsque c’est elle qui est à l’origine de cette délivrance fictive ?

Je suis assez mitigée pour ce qui est de " raccrocher tout les bouts de souvenirs d’elle " dans un autre journal. Dans quel but faire cela ?
C’est un bon moyen de lutter contre l’oubli qui agit malgré nous avec le temps mais… quelque chose me gêne. Une sensation étrange comme si en les écrivant, j’allais les abîmer, les profaner et qu’ils allaient m’échapper, ne plus être entièrement à moi. Ah mais je viens de relire que tu les as déjà écrit une fois, sur papier, ce qui veut dire que tu n’as pas ressentit cette gêne donc, oui pourquoi pas les écrire à nouveau, si tu le veux. Mais encore une fois, dans quel but ?

Ciao x)

Seb

Difficile à dire, le fait d’avoir le retour d’un lecteur ça apporte une autre dimension à l’histoire.

Je ne sais pas, pour moi écrire c’est comme revivre une histoire. A un moment ou j’écrivais à très grande dose je revenais régulièrement sur le même passage, le plus beau souvenir partagé et le dernier avant la rupture. Comme je me mettais irrémédiablement à pleurer arrivé vers la fin, j’inventais autre chose. Mourir au point culminant du bonheur de son existence. Je voyais ça comme une happy end. Je n’ose plus trop retourner dans mon mémoire de peur de raviver des trucs que j’essaie d’oublier.

Mon resenti lorsque c’est elle qui est à l’origine de ma délivrance fictive ? Je saurais pas l’expliquer, je pense qu’il faut le vivre ou le lire pour le comprendre.

"Bien sur ce que je cherche avant tout c’est de ne plus exister sans lui mais je ne peux m’empêcher de me demander pourquoi cette violence" ?
De mon côté, c’est un sentiment d’inutilité "sans elle je ne suis plus rien, à quoi bon vivre" ? qui est à l’origine de cette volonté de se faire souffrir ou mourir.

Je pense qu’écrire les souvenirs c’est aussi une manière d’accepter les voir s’éloigner.

"Oublier ce qui a ému est un crime que trop de gens commettent" mais il est parfois bon de savoir les oublier pour sa santé mentale.

Ema.

Une autre dimension… Parce que, d’une certaine façon, tu es mort pour quelqu’un d’autre que toi ?

Donc tu modifiais la fin de l’histoire réelle, pour ne plus pleurer. Mais mourir au point culminant du bonheur je trouve ça assez déroutant.
Pourquoi choisir de mourir ? Pourquoi ne pas faire en sorte que ce bonheur continue ?
C’est une question que je me pose souvent et dont je n’ai pas la moindre ébauche de réponse…

Et j’ai encore du mal avec le fait de se faire souffrir à cause de ce sentiment, que je partage totalement, d’inutilité sans elle/lui. Mourir parce qu’ils nous donnaient un sens etc… oui mais pourquoi dans la souffrance ? Souffrir ne nous rend pas utile, si ?

"écrire nos souvenirs c’est aussi une manière de les voir s’éloigner".
Je ne l’avais jamais exprimé ainsi car j’ai toujours pensée que les écrire était avant tout le meilleur moyen de ne pas oublier et pourtant comme je suis d’accord avec toi ! C’est pour cela que j’ai tant de mal à le faire : je ne veux pas ou ne peux pas les laisser s’enfuir. Comment le pourrais-je puisqu’ils sont tout ce qui me reste de lui, de nous ?

Quant à ma santé mentale… je crois que ce serait en oubliant ou en tentant de le faire qu’elle serait plus atteinte encore qu’elle ne l’est déjà.

Pourquoi ne pas faire en sorte qu ce bonheur continue ?
Cela dépend de la nature de la relation que tu entretient (entretenait) avec ton ex-copin(e). Si la relation est sans espoir il ne vaut mieux pas trop s’accrocher à un espoir désespéré.

Tu soulèves un point intéressant sur le "pourquoi souffrir" ?
le bon sens voudrait plutôt qu’on se sente valorisé après une relation amoureuse épanouie, même si celle-ci n’a pas continué. la souffrance qu’on endure après une séparation (surtout quand on l’a pas choisi) ne sert à rien mais on la subit comme une fatalité. C’est là que je me pose la question sur la "potentialité du bonheur", avoir été éveillé à un bonheur très grand (amour partagé) et en être ensuite arraché, cela amène peut-être à plus de souffrance que n’avoir rien connu, dans la mesure ou l’on ne sait comment retrouver l’amour par la suite.

Je me souviens qu’avant l’avoir connu je considérais mon célibat comme quelque chose de naturel et je ressentais moins cet état de carence affective. C’est ce potentiel de bonheur, quand on était bien ensemble, qui me ronge et me laisse à penser que je gâche ma vie en restant seul.

"écrire nos souvenirs c’est aussi une manière de les voir s’éloigner"
Accepter de les oublier, accepter de les refouler quand ils reviennent en tête de manière trop violente. Ce n’est pas vraiment accepter de les perdre car la mémoire garde trace de tout.
les écrire c’est leur rendre hommage. Tu acceptes de les voir partir car tu sais que tu pourras les réinvoquer quand tu veux, en relisant ce que tu as écrit.

J’a

Seb

Il m’est déjà arrivé de retomber sur de vieux écrits, de les relire comme si je découvrais une histoire et d’un coup le souvenir qui remonte en tête avec plein de détail, je me relis et redécouvre une partie de moi dans le passé, mon état d’esprit à un moment donnée (Année X, Mois X, jour X)

C’est un peu dangereux parce que des fois ça fait remonter des trucs qu’on aurait préféré oublier, c’est pourquoi je pense qu’il vaut mieux écrire avant tout les souvenirs les plus agréables, pour leur rendre hommage.

Moi j’avais peur de l’oublier car j’avais peur de perdre cet état d’esprit de confiance et de positif qui me caractérisais quand on était ensemble. Mais j’étais conscient que je ne pourrais tenir indéfiniment sur ce réservoir affectif (penser à elle pour retrouver la passion et la motivation dans ma vie quotidienne)

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